Depuis samedi, un éleveur d'Estaing - Pascal Bouryri, aidé de son père et de plusieurs éleveurs, parcourent la montagne dans tous les sens à la recherche d'un troupeau de 51 brebis. Hier, trois brebis ont été retrouvées mortes, à Estaing, à 150 m de la route à une altitude de 1050 m environ. Deux traces d'ours différentes ont été découvertes à proximité, ce qui peut laisser penser qu'il s'agit d'un animal adulte et d'un ourson. Hier après-midi, les éleveurs accompagnés des gardes du Parc National ont découvert un véritable désastre au lieu-dit Bayelle, toujours sur le territoire de la commune d'Estaing (1200 à 1300m d'altitude) : 25 brebis étaient mortes, certaines mangées et attaquées par l'ours, d'autres tuées en tombant, vraisemblablement effrayées, dans un précipice d'une trentaine de mètres de hauteur. "C'était dans un bois, commente Elie Bouryri, le père de l'éleveur qui a cédé son exploitation au 1er janvier dernier à son fils. Le spectacle était effroyable, il y avait des bêtes pendues aux arbres !". En plus, seize brebis manquaient à l'appel et étaient toujours recherchées en milieu de journée. Pour l'éleveur, la perte est importante car il s'agit de brebis de première qualité, les seules que l'on trouve dans le département, des "têtes noires" Suffolk qui coûtent jusqu'à 600 euros pièces lorsqu'elles sont adultes. Le 17 juillet 1977, cela fait donc près de 30 ans, Elie Bouryri avait retrouvé 17 carcasses sur trois de ses troupeaux. Là encore, l'ours avait sévi. Une réunion que l'on pourrait qualifiée de crise s'est tenue en début d'après-midi à la maison de la vallée à Arrens-Marsous en présence du préfet et des gardes du Parc National. Alors que les troupeaux ne sont pas encore montés dans les
estives, la colère gronde chez les agriculteurs et les éleveurs. Le dé
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