Article du jour, Bonjour
PUBLIÉ LE 16/02/2012 08:10 | HÉLÈNE DUBARRY
Bazus-Aure. Les poissons sont stoppés
tribunal
En passant devant la microcentrale de Bazus-Aure, en janvier dernier, les gardes de l'Onema (NDLR : la police de l'eau) constatent qu'un gros amas de branches et brindilles obstrue la passe à poissons.
Certes, le débit réservé est respecté, mais les poissons sont stoppés net dans leur remontée de la
Neste et ne peuvent plus franchir l'ouvrage. Les gardes vont repasser encore trois fois et constatent que l'embâcle est toujours là.
À la quatrième fois, ils dressent un procès-verbal et laissent un message vocal sur le répondeur du propriétaire, Daniel Lasteras. Le 1er février, les agents passent une nouvelle fois pour constater que là, la passe à poissons est nettoyée. À la barre, Daniel Lasteras, dont la société Hydro-Energie a déjà été condamnée pour des faits similaires, conteste l'infraction avec assurance : « Depuis plus de vingt ans, j'ai des responsabilités, notamment avec la charge des Irrigants de l'Alaric ; je suis très engagé en faveur de l'environnement et je surveille moi-même très étroitement la microcentrale. La rivière est un milieu sans cesse en mouvement, qui bouge continuellement. Il suffit d'un orage pour que des brindilles s'accumulent. Mais je les enlève immédiatement ». Pendant un bon moment, Daniel Lasteras va parler avec aisance et submerger le tribunal sous un flot de paroles, histoire de noyer le poisson. Et fustiger l'action des gardes : « Il leur faudrait un peu plus de discernement, un peu plus de nuances et qu'ils acceptent le dialogue avec les gens ». Fustiger la justice, aussi : « Il ne me semble pas opportun d'avoir retenu cette affaire ».
Le procureur François Jardin va faire remarquer que « la société accorde ''un droit d'eau '' aux particuliers, mais qu'en contrepartie, ils doivent respecter les devoirs qui s'y rattachent, notamment la circulation normale des poissons et les débits suffisants pour leur survie ». Me Alain Fillastre, pour la défense, fait valoir longuement que la prise d'eau alimentant la passe à poissons n'était pas bouchée : « Si l'eau passe, les poissons aussi ! Les deux photos prises montrent deux petits amas de bois dans la chicane, mais dans le trou d'alimentation ».
L'ennui, c'est que les poissons passent par la chicane et pas par le trou de prise d'eau.
Le tribunal va se montrer généreux, les débris ayant été enlevés relativement rapidement : dispense de peine et 150 € de dommages et intérêts pour la fédération de pêche, partie civile.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/16/1285420-bazus-aure-les-poissons-sont-stoppes.html
_________________
"Bien faire & laisser braire"