Bonjour à tous. Je n’ai pas choisi le titre du sujet par hasard… car il suffit que l’on parle pour la 56987eme fois de l’ours pour déchaîner les passions. Et comme je sais que ce forum est beaucoup lu, j’espère que ce qui va suivre le sera également.
Je viens donc de lire cet article… et je désirais vous en faire part.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/16/1901245-l-ours-patrimoine-culturel-des-pyrenees.html
Mon propos ne sera pas de relancer le dé
bat pour ou contre la réintroduction du plantigrade dans nos Pyrénées, quoi qu’en passant je signalerais que c’est l’ours pyrénéen qui appartient au patrimoine naturel pyrénéen, pas le slovène. La chose semble tellement évidente que beaucoup l’ont oublié, me semble t-il.
Que voulez-vous, le plantigrade attendrit, surtout depuis le fameux bonne nuit les petits, Nicolas et Pimprenelle, ou encore cajoline. Rien de tel qu’un bon article 15 jours avant les grandes vacances, et le tour est joué. Je cite un passage de l’article :
Citation :
Mais par-delà sa présence physique, c'est dans les têtes des montagnards que les ours ont survécu jusqu'à aujourd'hui via une mythologie qui remonte à la nuit des temps dans les contes, les chansons populaires et les noms de lieux.
La dernière personne de mon village qui avait réellement vu un ours, un vrai, pas celui avec un nez rouge et un émetteur pour guignols, vient de décéder à 97 ans. j’ai souvent entendu son récit en occitan quand j’étais enfant. Et là, pas d’article à son propos, ou à propos de tant d’autres.
Mais de ça, personne n’en parle. Et pourtant, il est là, « le patrimoine culturel des Pyrénées » dont vous parlez, Monsieur Rosenbach ! Ce sont ces personnes là qui l’ont fait, certainement pas les ours... êtes-vous passé, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie, dans un de ces petits villages, en semaine au mois de Novembre ? Juste pour voir l’ambiance... elle est très simple, il n’y a... personne ! Plus des 3/4 des maisons fermées, qui n’ouvriront que maximum un mois en Juillet ou en Août. Le boucher qui prend sa retraite, le boulanger pareil, le patron du bistrot idem, ils ne seront jamais remplacés. Même pour les médecins ou l’élection d’un maire, difficile de trouver un successeur. Tout ce tissu social disparait, lentement mais sûrement,
dans la plus totale indifférence.
L’article parle également de chansons populaires et de noms de lieu.. mais qui les connait, aujourd’hui ? Vous touchez trois mots d’occitan à un berger, et il vous répond : « comment ? Qu’est ce que vous dites ? Je ne parle pas l’espagnol. »
Citation :
On ne peut le réduire à un simple élément du patrimoine naturel des Pyrénées. Car Il fait également partie du patrimoine culturel de la chaîne
C’est bien joli de parler de culture pyrénéenne, mais lorsqu’elle aura foutu le camp complètement, on ira la chercher en Slovénie, comme l’ours ?
Alors, au lieu de nous rabâcher les esgourdes avec l’ursidé balkanique à propos de patrimoine culturel, si on pouvait parler un peu de toutes ces personnes qui peuplent encore –pour combien de temps ?- les villages pyrénéens, des quelques gars qui arrivent encore à y faire quelque-chose... ça serait sympa. Cela permettrait aux vrais spécialistes de la chaîne, ceux que l’on peut suivre à 3000m toutes les 10 minutes sur twitter ou je ne sais quelle autre cagade, de s’arrêter voir les derniers autochtones, à défaut d' avoir vu l’ours. Et de leur jeter quelques cacahuètes...
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Jeff
Dame fario : Si tu ne finis pas dans les temps, tu finiras dans le lac.