Je pars le vendredi de Toulouse, par le premier train puis bus à partir de Pamier. 3 Personnes dans le bus seulement. Les cinquante autres s'agglutinent dans celui qui monte directement au Pas-de la
Case. Il y aurait une thèse à écrire sur ce fameux trajet. Je ne m'y fais pas: je suis toujours étonné des multiples détails qu'on peut y observer. Mais c'est un autre sujet.
Le départ depuis l'Hospitalet se fait tranquille. Ca monte un peu sec sur quelques centaines de mètres, la neige est de plus en plus présente. Je croise deux autres randonneurs qui montent. Heureux de voir que la météo ne collent pas tout le monde devant la tv.
Le premier petit lac de barrage est bien vide...
Petite pause à la cabane de Vésine: la
jasse est superbe. Vraiment. Je me tâte pour déballer mon petit lancer. Finalement, j'ai trop hâte de planter ma tente plus haut.
Arrivé au
Siscar, je m'arrête, et je ne résiste pas à mettre 2-3 coups de lancer, plus pour me laisser le temps de réfléchir sur l'opportunité de monter un peu plus haut que par la conviction de prendre un salmonidé.
Bien m'en a pris (peut-être). Des murs de brouillard se succèdent sur le lac. Toujours impressionnant. Je ne peux m'empêcher de penser au film "The Mist" d'après Stephen King. Un étrange brouillard tombe sur une ville. Celui-ci est infesté de créatures mangeuse d'hommes, évidemment.
Il ne m'en faut pas plus pour me convaincre de planter le bivouac ici. Je n'ai guère envie de rester au pied des pics dans une purée de pois (et qui sait quelles bestioles la peuplent).
Je monte au laquet indiqué plus haut sur la carte. C'est joli, mais il y a trop peu d'eau. Je redescends pour vraiment pêcher le Siscar. Je fais la moitié du lac au lancer: Rien, et il fait de plus en plus froid. Mais je ne suis pas surpris, puisque c'est bien connu, il n'y a plus de poisson en Ariège.
Je n'ai pris ni gants, ni capuche, alors je décide de prendre quelques vairons (ce lac en pullule) et de poser au vif, histoire d'avoir les mains dans les poches.
J'en prends vite fait fait plusieurs, dont un bon gros. J'accroche illico mon champion. Il n'aura pas fallu 10 minutes pour que ce poisson trouve plus vorace que lui.
C'est lourd, et ça se
bat bien. Au bout d'une trentaine de secondes, je vois enfin un ventre orange apparaître. Trop d'émotion pour moi. Il finit par se décrocher. J'aurais dû m'en souvenir: dans l'Ariège, il faut ferrer fort !
Je peste contre moi-même, d'autant plus que ce sera la seule touche du séjour, malgré la tentative matinale au vairon manié (monture franc-comtoise, planante sur les hauts fond). Le temps était idéal je trouve: Il pleuvait dru, et ça gobait bien ce matin.
Je la tenais, cette première bredouille.
Enfin, plus je descendais, plus il pleuvait.