Vallée de l'Aston

d'après L'Abbé Ludovic Gaurier "les lacs des Pyrénées Françaises

En 1931 lors de l'étude de Ludovic Gaurier, la haute vallée de l'Aston (région des lacs de Fontargente) était difficile d'accès en raison de son éloignement, il fallait compter 8 h de marche depuis Aston.
L'itinéraire le plus facile passait par l'Andorre. Route auto jusqu'au village de Soldeu 1850m d'où les lacs de Fontargente sont aisés à atteindre par la large vallée d'Inclès et le col de Fontargente 2252m qui domine de 100m les lacs de même nom.

L. Gaurier divise le bassin lacustre par le pic de Joucla en deux vallons : vallon occidental avec les 3 lacs de Fontargente , vallon oriental avec les 2 lacs français de Joucla et l'Estanyol.
Les deux torrents se réunissent et se rendent au plateau de Garsaing où l'Aston se grossit du ruisseau de la Coume de Varilhes avec les eaux des deux petits étangs de la Coume d'Enfer et de Mirabal.
Vers l'aval du plateau de Garsaing, un ruisselet s'échappe de l'étang minuscule de Cabaillère.

Les étangs de Fontargente sont au nombre de 3. Le grand est le seul important, profondeur 40m, le petit est situé quelques mètres au dessus du grand dans lequel il se déverse et l'autre encore plus petit et sans communication avec les autres, s'écoule dans un marécage et son ruisseau descend directement dans la vallée.
Ces lacs sont pauvrement alimentés en raison de leur altitude, le pic noir de Joucla les domine de 500m et le col de Fontargente de 100m seulement.

Pour L. Gaurier la création d'un réservoir artificiel au plateau de Garsaing serait le seul intéressant tout en étudiant les bassins lacustres important du Mourguillou et du Sisca pour savoir s'il ne serait pas possible de les joindre à celui de l'Aston.

Ludovic Gaurier, du 4 au 10 août 1931, de plus en plus souffrant séjourna à Ax, tandis qu'Henri Colson gagne avec le matériel les lacs de Fontargente par Soldeu en Andorre.
Le 11 août, il monte à dos de mulet jusqu'au col de Fontargente 2252m. Sur son carnet de route il écrit : " Un peu d'oppression, ce qui se comprend à 2146m d'altitude. Mais je dors bien, sans quintes, sauf une le matin. Si la montagne pouvait me guérir ! "
Dès le lendemain il note :" Le camp est installé entre les deux lacs parmi d'énormes blocs. Mais il est si haut que j'éprouve une grande lassitude. La nuit est particulièrement pénible, avec un peu d'oppression. Et même pendant 3 heures j'ai souffert comme si j'étais asphyxié "
Le topo du grand lac est effectué par H. Colson sous la surveillance de l'abbé.
Le 13 août : " nuit très mauvaise. J'aurai besoin de descendre vite. Mais je n'ose laisser travailler Henri sans moi. Je ne pourrai aller au lac de Joucla. Et que va devenir l'étude du glacier du pic Long ? "
Le 14 août, tempête sur le lac, elle soufflera 4 jours et rendra tout travail impossible : " Je m'endors même en écrivant et, dès que je m'allonge, je m'étouffe. "
Le 18 août, tandis que H. Colson sonde les 3 lacs de Joucla, l'abbé fait sa dernière étude, seul, au petit lac de Fontargente.

Dernière photographie de l'Abbé Gaurier
Dernière photographie de l'Abbé Gaurier au campement de Fontargente.
Etang de Fontargente photo juin 2007 d'après Stephan Peccini
Etang de Fontargente - photo juin 2007 d'après Stephan Peccini
Ludovic GAURIER (1875-1931) était chargé de mission des ministères des Travaux Publics et de l'Agriculture. Ses missions ayant pour objet la connaissance:
  - de données météorologiques;
  - de l'enneigement et des variations des glaciers;
  - de l'alimentation, de la topographie et de la géologie des lacs;
  - des projets de barrages pour les transformer en réservoirs de "houille blanche", pour la force motrice, l'électrification de la Compagnie du Midi, l'irrigation, etc...